La maison Romanet
Le bâtiment présente un aspect faussement médiéval à cause des réemplois nombreux effectués lors des divers travaux dans la maison, comme la porte à arc brisé, dans la cave, ou la porte de l’étage. Il a été fortement remanié au 17ème lors du réaménagement intérieur et de l’extension à l’est. L’acquisition en 1518 de la maison voisine n’entraîne pas de profondes modifications si ce n’est le percement de portes permettant de faire communiquer les deux bâtiments. On tente alors de donner une harmonie à la façade sur rue avec la création d’une porte aux armes des Romanet, surmontée d’une niche (abritant peut-être une statue de sainte Anne). Sur toute la longueur des murs court un cordon à tore et cavet. C’est l ‘époque où l’on crée les cheminées monumentales, l’édifice prend alors l’allure d’un hôtel particulier, l’étage noble étant le niveau supérieur.
Au 17ème, a lieu l’agrandissement du bâtiment à l’est et la création de tous les plafonds de l’étage ainsi que la surélévation (combles). De nouvelles communications sont ouvertes au sud et donnent accès à un jardin (ou au couvent ? ? ?). Le bâtiment prend une allure plus « classique ».
Cheminées du premier étage
Blason de la famille Romanet (d’or au chevron de gueules, accompagné de trois branches de romarin de sinople)
Panorama 360° de la cave montrant les restes d’une ancienne porte fortifiée : https://panoramas.mairie-eymoutiers.fr/maison_romanet_1/maison_romanet_1.html
À partir du 13ème siècle, l’agglomération d’Eymoutiers est constituée d’un noyau urbain situé autour de la collégiale. Il comprenait l’église, les bâtiments nécessaires à la vie de la communauté, les habitations des chanoines, la maison prévôtale et celle du théologal.
En 1207, les chanoines sont autorisés à bâtir une forteresse dans leur « grande église », elle protégera l’enclos canonial ou claustrum. Elle se caractérise par la présence de fossés.
La ville n’est pas fortifiée mais ses habitants, pour se protéger, possèdent des « loges ou hostels » dans la forteresse des chanoines. Il peut s’agir d’éléments d’enceinte ou de fortifications aménagés de manière à accueillir des loges pouvant même être louées, mais ce peut être aussi des maisons plus ou moins fortifiées accolées les unes aux autres et formant enceinte. Les deux cas de figure peuvent avoir coexisté.
En 1428, les habitants d’Eymoutiers obtiennent des autorités religieuses qui les régissent une charte d’affranchissement de la ville. Elle autorise la construction de « murailles, tours et fossés ». Les dispositions prévues pour la mise en place de cette enceinte comportent bon nombre de dispositions qui vont modifier le schéma urbain de la cité.
Il est prévu la destruction (totale ou partielle ?), au moins le remaniement des ensembles fortifiés anciens. Les loges les plus proches du moustier devront reconsidérer leurs ouvertures, celles situées dans le « circuit (pourtour) dudit moustier » devront être démolies. Les fossés seront comblés.
La construction de la nouvelle enceinte entraîne une profonde réorganisation du parcellaire. Les maisons et édifices situés proches de la muraille devront être rasés de manière à établir les nouveaux fossés. En contrepartie, tous les emplacements rendus libres à l’intérieur de l’enceinte devront accueillir de nouvelles maisons. Le parcellaire en lanières, au nord et à l’est de la collégiale et qui évoque un allotissement des terrains est issu de ce remaniement.