La Vienne et le pont de Peyrat
Le pont le plus ancien est celui de « Peyrat » que l’on appelle aujourd’hui pont des Tanneries. L’ancienne chapelle des Pénitents de la confrérie de Notre-Dame de Septembre ou du Pont, toute proche, lui a valu aussi l’appellation de « pont Notre-Dame ». Il permettait de quitter Eymoutiers vers le nord, vers Peyrat ou Bujaleuf. Il était à péage, comme il se doit, et celui-ci fut mis, en 1467 « sous la main du roi ». Lors de la désormais fameuse crue du 29 juin 1630, le vieux pont à avant-becs fut emporté ainsi que le moulin à écorce de Saint-Etienne. Un pont de pierre sera alors construit en remplacement. Un plan de 1879/1880, dressé par le conducteur principal Pallier, nous permet d’en garder un souvenir précis. Cet ouvrage de trois arches atteignait une longueur entre les culées de 33,70 m, avec une arche centrale de 9 m d’ouverture. Il possédait deux avant-becs triangulaires de 3,90 m de profondeur. Il n’avait pas de parapet mais des garde-fous en pierre de 0,65 m. En septembre 1880, était lancé la construction d’un nouveau pont à l’emplacement de l’ancien.
Plan de 1880
Le pont de Peyrat et les moulins
situation des 3 moulins sur le plan cadastral napoléonien de 1834
Moulin Béchade : il est probable qu’il faisait partie des moulins du pont de Peyrat attestés vers 1288. Ce sont là les premières implantations à Eymoutiers. Situé sur la rive droite de la Vienne, en 1845, il appartient au sieur Barthélemy Béchade. Il a fonctionné comme moulin à écorces, puis à farine, foulonnerie (préparation des cuirs et des étoffes) et à huile vers 1880, il fabriquera du cidre en 1890.
On sait que le moulin se compose de deux roues à palettes planes. L’eau est amenée par un canal visible encore aujourd’hui. La retenue est barrée par une digue en enrochement de forme courbe et d’une longueur de 73,50 m.
Moulin du Pont de Peyrat ou Raymondeau : aujourd’hui rasé, il était situé entre le moulin Béchade et la Vienne. C’est probablement l’un des moulins attestés vers 1288. Comme son voisin le moulin Béchade, il a eu de nombreuses fonctions successives : moulin à écorces, à farine, à tan, à cidre vers 1880. Il fonctionnait avec une roue verticale à palettes planes et le barrage est commun avec le moulin Béchade. En 1844, il appartient au sieur Raymondeau, puis au sieur Meilhac, en 1868, il est à Antoine Lavergne. En 1890, il passera au sieur Moisset, dernier tanneur d’Eymoutiers.
Vers 1850, pour traiter les peaux, le sieur Raymondeau a besoin annuellement de 15 tonnes d ‘écorces et 250 kg d’huile de poisson. Le sieur Fantouiller 30 tonnes d’écorces et une tonne d’huile de poisson.
Le 29 juin 1630, à 5 heures du soir, un violent orage s’abattit sur Eymoutiers ; les inondations qui s’ensuivirent emportèrent le vieux pont à avant-becs dit de Peyrat et le moulin à écorce dit de Saint-Etienne. Le moulin sera reconstruit et de nouveau emporté le 8 septembre 1649. Les photos qui nous restent des années 1900 nous le montrent avec ses pans de bois.
Moulin Tavernier puis filature Landon : sur la rive gauche de la Vienne, le sieur Tavernier possédait un moulin à farine et un moulin à écorces. Il passera à ses héritiers (sieur Meymat) en 1845. La retenue est constituée par un barrage en pierre établi en écharpe d’un mur à l’autre. En 1867, Henri Landon achètera les moulins pour y établir une carderie et une filature de laine. Les travaux seront réalisés en 1868 et le jardin jouxtant la filature possède alors des étendoirs pour le séchage des draps. On y fabriquait aussi du droguet ou « baracadi », tissu épais constitué moitié en chanvre, moitié en laine et servant à faire des vêtements ou des manteaux. En 1876, le canal sera modifié avec un mur de protection. La filature est mue par une roue à palettes et le moulin à farine par deux turbines. Des travaux ultérieurs sur les vannes et l’écluse donneront lieu à des plaintes des riverains.