14 bis – La pêche au saumon

Sur une île de la Vienne, se tient fièrement « le Pêcheur «, sculpture de Dominique Peynoche. Artiste pelaud autodidacte, il a créé, près d’Eymoutiers, aux Communaux, sur la route de Limoges, le musée de la Récup. Y sont exposées bon nombre de créations toutes plus insolites et originales les unes que les autres … à voir absolument

INTEMPERIES PELAUDES
UN SAUMON RUE FARGES

A partir de 1624, François Masmoret, curé de la paroisse Notre-Dame a fait de nombreuses annotations en marge des registres paroissiaux et, à la suite des habituels relevés des naissances, baptêmes, sépultures, il a consigné des événements intéressants de nature climatologiques, historiques ou concernant la vie quotidienne des Pelauds. Le 5 septembre 1649, il relate ce qui suit :

« Un grand desbordement d’eaux par la rivière de nostre ville arriva ce dimanche vers les sept heures du soir, qui emporta de plein saut le moulin du tan de la porte de Peyrat. L’eau inonda tout l’hospital et monta jusques chez Jean de Lamy, et faillit-on prendre dans la rue (Farges) un saulmont qui se retira dans la rivière. L’eau monta à la porte de Peyrat quasi dans la porte de la ville. On ne pouvait aller sur le pont de pierre. »

LE SAUMON VU PAR J. de SAILLY Inspecteur des Eaux et Forets

D’après une tradition répandue en Limousin, principalement à Saint-Léonard, Bujaleuf, Eymoutiers et Nedde, le saumon était, il y a un peu plus de cent ans, si commun dans la Vienne, la Maulde et le Taurion que les domestiques s’engageant à servir dans le familles du pays mettaient comme condition qu’on ne les nourrirait pas exclusivement de saumon pendant la saison de pêche de ce poisson et que l’on ne pourrait leur en donner que trois ou quatre jours par semaine.

La même tradition se retrouve en Bretagne, en Béarn, en Alsace, en Ecosse, en Irlande, en Cornouaille, au Pays de Galles.

Actuellement le saumon vaut de 6 à 8 francs le kilo sur le marché de Limoges. Le prix atteint même parfois 9 francs.

BUSSY – L’ECHELLE à POISSONS par Alain Monteaux

« Le 21 décembre 1911 apporte une bonne nouvelle aux riverains de la Vienne : Monsieur Morain, Préfet du département vient de décider, après entente avec les administrations centrales de Paris, qu’une échelle à poissons serait aménagée au barrage d’Eymoutiers. La retenue de Bussy, alors en construction (1910 – 1912) devait alimenter en électricité les tramways de Limoges.
La décision du Conseil Général concernant cette échelle avait soulevé de nombreuses protestations et notamment celle de la Commission interdépartementale de pêche ( !), des Conseils Généraux du bassin de la Loire, de la Société de pêche et de pisciculture du Limousin ( !!) et de l’Association syndicale des riverains de la Vienne.
Les plans demandés aux services compétents vont s’exécuter. Ils seront soumis au Conseil Général par le Préfet à la session d’avril, et tout fait espérer que les travaux commenceront dès les premières basses eaux et seront terminés à la fin de 1912. Enfin, la Vienne, à l’amont, verra le saumon circuler librement et retrouver ses frayères (jusqu’à Peyrelevade).
Bujaleuf se sentait moins concerné par la question puisque les saumons pouvaient toujours emprunter l’axe de la Maulde pour rejoindre leurs frayères jusqu’en Creuse … Tout au moins jusqu’à la cascade des Jarrauds où la ville de Bourganeuf avait édifié, dès 1889, une centrale électrique.
L’échelle à poissons de Bussy, mal conçue, ne fonctionna jamais, et la construction du barrage du Palais – en 1919 – mit fin définitivement à la remontée des saumons sur la Vienne et ses affluents. »

Pêche à la foëne au moulin de Maulde

HECATOMBES

… je n’ai pas l’intention de m’étendre sur les captures extraordinaires de saumons effectuées près de certains barrages du bassin de la Loire. Les journaux ont fait connaître les hécatombes d’Eymoutiers, sur la Vienne, où plusieurs centaines d’énormes sujets succombèrent ; à ce barrage d’usine électrique, en deux jours de la seconde semaine de juillet 1911, les amateurs du trident capturèrent plus de 40 saumons.