Rue de la République
Un usage séculaire voulait que la maison pelaude ne fût habitée par la famille qu’à partir du premier étage. Le rez-de-chaussée contenait seulement des animaux et des pièces accessoires : écurie, remise, bûcher, cave parfois voûtée et à deux étages, poulailler, mue pour engraisser la volaille, clapier, buanderie, lavoir et autres servitudes, dédale à plusieurs sorties, propice aux jeux des enfants.
Cartes postales de la rue de la République qui s’est aussi appelée Rue Grande
On peut distinguer, à gauche, sur cette ancienne carte postale la famille Fournier, bouchers à Eymoutiers
« Dans ces logements séculaires, modifiés au cours des générations, les servitudes s’insinuaient jusque dans le voisinage des pièces intimes. Ici, les quadrupèdes gîtaient sous la salle à manger ; là une remise ou un clapier prolongeaient leurs murs dans ceux de la cuisine ; ailleurs le perchoir des volailles avoisinait la chambre d’amis ; la mue ou méditaient les poulets trop maigres, terminait le corridor. La vieille maison était, ainsi qu’une arche, pleine d’une vie tiède et murmurante. Les bruits nocturnes y étaient nombreux, mais les gens du dessus n’y trouvaient que motif à mieux dormir, dans le rythme des mâchoires ruminantes, les bonds furtifs des félins en maraude, le craquement des boiseries, le clairon périodique du coq. »