Le château de l’évêque
Au Moyen-âge, Eymoutiers devient fief épiscopal, ressortissant de l’évêché de Limoges. L’évêque se fit alors bâtir un château, aujourd’hui disparu, sur la colline proche de Saint-Pierre-Château. Il partageait son pouvoir sur la ville avec le chapitre de chanoines, chacun ayant ses prérogatives propres.
À la fin des guerres de Religion, l’évêque abandonna son vieux château féodal. Il en fit construire un nouveau, plus confortable, en haut de la cité à l’emplacement de la Maison de Retraite. Ce château disparut complètement à la Révolution. On y accédait par la rue de l’évêque.
Eymoutiers qui n’a pas connu d’autres seigneurs a donc vécu « sous la crosse ».
Extrait du plan de 1809, fait par le géomètre Lamontre, sur lequel il a indiqué « butte du château »
Vue aérienne de la maison de retraite « La Pelaudine » à l’emplacement supposé du château de l’évêque
Pour aller plus loin :
On peut raisonnablement penser que le seigneur évêque de Limoges est descendu de Saint-Pierre-Château au XIIIe siècle pour s’en faire bâtir un nouveau sur la butte du Puy d’Ayen qui domine la cité d’Eymoutiers et son chapitre de chanoines dont il avait la charge et se devait d’en assurer la garde.
Un document de 1207 précise : « Jean, par la grâce de Dieu, évêque de Limoges, à tous ceux qui verront ces lettres, qu’il soit su de tous présents et à venir, que lorsque nous avons voulu édifier dans notre chastellenie près d’Ahent, les chanoines d’Ahent ont voulu nous en empêcher. De telle manière qu’entre nous, le prévôt et les chanoines de Saint-Etienne, un compromis est intervenu afin qu’il nous soit permis à nous et à nos successeurs d’édifier un château de notre propre volonté et de l’entourer de muraille. »
Les chanoines sont, quant à eux, autorisés, par le « seigneur évêque » de Limoges, à bâtir une forteresse dans leur « grande église », elle protégera l’enclos canonial ou claustrum. Elle se caractérise par la présence de fossés.
Après une tentative de construction d’un château, en 1299, au pré Lanaud, l’évêque abandonna cette entreprise.
Il sera fait mention du château dans des sources du XIVe siècle, notamment sur des droits d’eau permettant d’alimenter les fossés du château (au Puy d’Ahent). Le terrier de 1500 situera bien le château au Puy d’Ayen et le délimitera par rapports aux biens voisins.
La situation du château au Puy d’Ayen présentait de nombreux avantages, elle permettait le contrôle des voies de passage nord-sud et est-ouest. On y trouvait des points d’eau comme le ruisseau du Chassaingt alimentant l’étang proche ainsi qu’une bonne fontaine dite « du château », côté nord. Enfin, tout en protégeant la communauté religieuse, en étant plus proche d’elle, il pouvait mieux la contrôler.
Les différents plans en notre possession font ressortir un parcellaire concentrique autour du château épiscopal, étendu au point d’entrer en concurrence avec celui autour de la collégiale.
En 1428 une charte de franchise sera accordée par l’évêque et le chapitre aux habitants d’Eymoutiers et mentionne à la fois la ville et le château.
(Source : Thèse de Sandie Plateau)
L’ancien Hôtel-Dieu était situé au numéro 5 de la rue Farges où il ne reste que l’ancienne porte de la chapelle.
En 1844, l’hospice fut transféré à son emplacement actuel du Champ de Foire. La construction des bâtiments dura six années et la chapelle fut alors édifiée. Une partie de l’édifice était réservée à l’école de filles dont l’enseignement était dispensé par les sœurs de la Sagesse qui avaient aussi une vocation éducative et ce jusqu’à l’arrivée des institutrices laïques.
Parmi les sœurs de la Sagesse, sœur Jovite qui fut attachée au service des pensionnaires de l’hospice de 1891 à 1927, se fit remarquer par son courage et son dévouement. Elle fut décorée par le président Poincaré lors de sa visite de 1913.
En 1898, l’hospice avait un budget de 5412,60 francs et bon nombre de personnes accueillies participaient financièrement à leur entretien. Des subventions de l’Etat, du Département et de la Commune venaient abonder ce budget. Les salaires du personnel constituaient (déjà) une grosse partie des dépenses avec l’alimentation. Sur le budget de la commune d’Eymoutiers, les dépenses de l’assistance médicale gratuite (assistance à domicile et hospitalisation) s’élevaient en 1897 à 1918 francs ; les fournitures de pain et autres denrées alimentaires aux indigents à 100 francs.
Depuis, de nombreux travaux d’aménagements ont eu lieu sur le site du Champ de Foire notamment après le départ de l’école de filles et de la maternelle vers les nouveaux locaux de Saint-Gilles. Plus, près de nous, les bâtiments ont été transformés avec, entre autre, l’adjonction de l’aile côté boulevard de la Libération (1986) puis la création du pavillon d’accueil. En 2003 un nouveau chantier d’envergure démarre et concernera tous les bâtiments anciens. Les services logistiques vont être transformés et les chambres seront rénovées avec mise aux normes « handicapés ».
La maison de Retraite médicalisée est désormais un EHPAD (Établissement Hébergeant des Personnes Âgées Dépendantes) de 84 lits et qui fonctionne avec une soixantaine d’agents. En 1988, il lui a été adjoint un service de soins à domicile fort apprécié et qui emploie les services de neuf personnes.
La cloche de l’ancien Hôtel-Dieu de la rue Farges est exposée sous la verrière de l’EHPAD
Les soeurs de la Sagesse et leurs élèves en 1866