Chapelle de Saint-Gilles
La chapelle de Saint-Gilles a été réédifiée au XIXème siècle sur l’emplacement d’un ancien prieuré pour servir de sépulture à la famille de Queyriaux. Le toit du clocheton est couvert en bardeaux de châtaignier. L’intérieur renferme un intéressant mobilier religieux.
D’après Joseph Dubois, à l’endroit se trouvait l’ancien cimetière des pauvres. Pour Nadaud, c’était un prieuré simple ou une chapelle rurale dont le collateur fut le chapitre d’Eymoutiers. La compagnie des Pénitents Bleus s’y établit de 1644 à 1656. En 1599, les registres paroissiaux font mention de la chapelle et du cimetière et, en 1737, de la tour et terrasse du prieuré qui était situé sur la paroisse de Saint-Pierre-Château.
La chapelle ne se visite pas mais vous pouvez voir l’intérieur avec le panorama 360 degrés : https://panoramas.mairie-eymoutiers.fr/chapelle-st-gilles/csg.html
Pour aller plus loin :
Confréries à Eymoutiers :
On a pu dénombrer à Eymoutiers environ treize confréries qui n’ont pas été actives forcément en même temps. Leur existence a pu s’échelonner depuis le Moyen Âge jusqu’au XIXe siècle.
- Saint-Psalmet : collégiale, deuxième moitié du XVe siècle, représentation sur un vitrail à phylactère
- Notre-Dame du Pont ou de Septembre
- Saint-Joseph
- Rosaire
- Saint-Etienne
- Sainte-Elisabeth
- Sainte-Trinité : tanneurs et corroyeurs, mixte, 1628 – 1669, reinages, 30 membres au début du XVIIe siècle
- Notre-Dame de l’Assomption
- Pénitents Bleus : fondée en 1614, 100 confrères en 1809
- Pénitents Blancs : fondée en 1644, 100 confrères en 1809
- Saint-Sacrement : Bussy-Varache 1777
- Saint-Sacrement : Saint-Pierre Château en 1777
Cette confrérie existait dès l’année 1614. Les abbés Nadaud et Legros en font même remonter l’institution à 1570. Elle disparut vers 1840. Sa chapelle dédiée à saint Jérôme, patron des pénitents, fut primitivement située dans un faubourg d’Eymoutiers appelé Saint-Gilles, ancien prieuré, où il y a encore une chapelle.
En 1633, les archives font mention de la chapelle des Pénitents près de la porte Saint-Etienne.
Plus tard, les pénitents bleus eurent une chapelle près de la rampe qui conduit de la rue des Ursulines à la rue de Figeac, aujourd’hui avenue du Maréchal Foch. On y voit un bâtiment entouré de murs et où on pouvait lire autrefois sur la pierre qui surmontait la porte d’entrée : 1686, P.M. On y célébrait des mariages et des enterrements ; plusieurs confrères défunts y reçurent même la sépulture.
Par une bulle de 1615, le pape accorda des indulgences à cette confrérie ouverte aux deux sexes.
Nos pénitents bleus étaient chargés de donner la sépulture dans leur cimetière de Saint-Gilles, aux corps des suppliciés. Ainsi les voyons-nous revendiquer ce droit exclusivement pour eux contre les autres pénitents blancs d’Eymoutiers, lors de la pendaison d’une femme et de l’exécution en cette ville, d’un dragon déserteur.
En 1775, ils se rendirent à pied à Limoges pour implorer du ciel la cessation de la dysenterie qui désolait la ville d’Eymoutiers.
Concernant ce dernier épisode, voici une autre version :
« Lettre écrite le 18 octobre 1775 par M. Ruben de la Vialle, subdélégué
Pendant le cours du mois de septembre dernier, une dissenterie violente et suivie d’une éruption de pourpre, a fait les plus cruels ravages dans notre ville, et dans les paroisses circonvoisines. Cette maladie a enlevé un très grand nombre de personnes de tous les âges et de tous les états. Les secours de la médecine et la pharmacie ont été jusqu’ici inutiles. Le 15 octobre, la Compagnie de MM. Les Pénitents Bleus établis en cette ville, a cru devoir recourir au Ciel pour obtenir la cessation de ce fléau terrible. M. les Confrères se sont rendus processionnellement en l’Eglise Collégiale de St Etienne, ont fait chanter une Grand’Messe, à laquelle tous ont communié avec la plus grande édification. Leur piété a trouvé des imitateurs dans la plupart des Citoyens de l’un et l’autre sexe. Le vendredi et le samedi qui ont précédé cet acte de religion, ont été consacrés à la mortification et au jeûne. »